EN BREF
|
L’impact écologique des fournisseurs de services numériques
Une enquête menée par Advaes a révélé une prise de conscience croissante parmi les prestataires numériques, éditeurs et ESN concernant leur impact environnemental. Bien que 49% des entreprises aient déjà défini des objectifs de réduction de leur impact d’ici 2030, l’engagement dans des actions concrètes reste faible. La majorité des sociétés ont réalisé un bilan carbone, mais peu d’entre elles mesurent leur consommation d’énergie et d’eau. Même si 71% ont un bilan carbone et que des mesures pour réduire les émissions de GES sont en place, le manque de données et une faible maturité stratégiques limitent les progrès. L’intérêt pour des pratiques comme l’économie circulaire et l’IA est visible, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour dépasser une approche principalement axée sur l’empreinte carbone et adopter des solutions plus larges et intégrées.
À l’heure où la prise de conscience des enjeux environnementaux s’intensifie, les fournisseurs de services numériques se retrouvent en première ligne face à des enjeux écologiques majeurs. Bien que des progrès aient été réalisés en matière de réduction de l’empreinte carbone et d’adoption de pratiques durables, des défis considérables demeurent. Cet article explore l’impact écologique des acteurs numériques, en mettant en lumière les avancées enregistrées, ainsi que les obstacles qui freinent un changement significatif.
Les chiffres clés de l’impact écologique
Les fournisseurs de services numériques sont souvent associés à une consommation d’énergie élevée et à une empreinte carbone conséquente. En effet, une récente enquête menée auprès de 100 prestataires numériques a révélé que 71 % des entreprises interrogées ont réalisé un bilan carbone. Cependant, il est préoccupant de constater qu’un quart de celles-ci n’ont pas encore effectué ce calcul, laissant ainsi entrevoir une méconnaissance de leur impact réel. De plus, il est à noter que près de 4 sur 5 de ceux qui mesurent leur impact ont calculé le scope 3, qui inclut les émissions indirectes liées à leur chaîne de valeur.
Dans le cadre de la transition écologique, le bilan carbone est une mesure phare. Pourtant, les résultats montrent que les émissions directes de GES (Gaz à Effet de Serre) ont chuté de 14 % entre 2022 et 2023, tandis que celles liées à l’usage de l’énergie (scope 2) ont augmenté de 5,6 %. Le caractère complexe des informations nécessaires pour quantifier l’impact environnemental est également a signaler, car il demeure une difficulté pour de nombreuses organisations.
Les implications de la CSRD
La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose aux entreprises un reporting extra-financier concernant leur impact environnemental. Le rapport indique que seule la moitié des entreprises interrogées se sent concernée par cette réglementation. En conséquence, 15 % avouent ne pas savoir de quoi il s’agit, ce qui soulève des inquiétudes quant à la préparation et à la conformité des organisations aux exigences RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).
Des objectifs de réduction ambitieux
Paradoxalement, bien que le niveau de maturité sur les questions d’impact environnemental demeure faible, 49 % des entreprises participant à l’enquête ont déjà défini des objectifs de réduction de leur impact d’ici 2030. De plus, 77 % des répondants ont un responsable RSE au sein du Comex, ce qui témoigne d’une prise de conscience croissante au niveau stratégique. Toutefois, ces engagements ne se traduisent pas toujours par des actions concrètes, et la mise en œuvre et le suivi des progrès sont souvent inégaux, comme le souligne le rapport.
Mesures et initiatives
Dans leurs efforts pour réduire leur empreinte écologique, les entreprises ont principalement mis l’accent sur des initiatives telles que la promotion des mobilités douces (72 % des répondants) et la réduction des voyages d’affaires. Toutefois, des actions comme le reboisement ou la reforestation, bien que louables, sont critiquées pour ne pas réduire les émissions mais les compenser. Malheureusement, les efforts pour optimiser l’utilisation des matériels informatiques et adopter un développement logiciel frugal semblent être relégués au second plan, alors que ces deux axes présentent un potentiel significatif de réduction d’impact.
Une consommation d’énergie mal quantifiée
En matière de quantification de leur consommation d’énergie, 61 % des entreprises savent seulement ce qu’elles consomment, tandis que la connaissance de l’utilisation des énergies renouvelables ou à faible carbone ne concerne que 46 % des répondants. Ces lacunes dans la compréhension de l’énergie consommée posent de vraies questions quant à la capacité des organisations à se conformer aux réglementations futures.
PUE et optimisation énergétique
Parmi les pratiques mises en place pour évaluer l’efficacité énergétique, l’indicateur PUE (Power Usage Effectiveness) est utilisé par près de 60 % des entreprises qui possèdent un datacenter. Cependant, seulement 36 % prennent également en compte leur consommation d’eau, malgré une augmentation de 4,8 % entre 2022 et 2023. Même si le PUE minimum est respecté par 15 % des entreprises, la majorité se situe autour d’un rapport qui traduit un potentiel d’optimisation encore largement inexploré.
Les déchets électroniques : un enjeu sous-estimé
Les déchets électroniques (DEEE) constituent un autre défi majeur. Bien que 39 % des répondants affirment connaître la masse de DEEE qu’ils produisent, cette conséquence des activités numériques semble encore largement sous-estimée. Il est à noter que 59 % des entreprises détiennent une certification liée à leur impact environnemental, principalement l’ISO 14001, qui encadre la gestion des déchets. Les entreprises montrent une certaine prise de conscience, même si les chiffres des DEEE générés ont augmenté de 14,4 % l’an dernier, ce qui reflète le besoin urgent d’une meilleure gestion.
L’économie circulaire à l’honneur
Un axe de progrès est observable avec l’émergence de l’économie circulaire, qui semble intéresser près de deux tiers des répondants. Plus de 80 % des entreprises parlent de prolonger la durée de vie de leurs matériels et d’un engagement vers le recyclage. Cependant, seulement 50 % affirment adopter des méthodes d’écoconception, et un quart réalise une analyse du cycle de vie (ACV) complète. Ces chiffres montrent que bien que l’intérêt existe, les actions concrètes pour soutenir cette tendance restent timides.
L’intelligence artificielle et ses implications
L’intelligence artificielle représente une double problématique pour les fournisseurs de services numériques. Près d’un quart des entreprises interrogées affirment s’intéresser à son impact écologique, avec des préoccupations croissantes sur la consommation de données et l’entraînement des modèles d’IA. Ces préoccupations soulignent la nécessité d’adopter des pratiques responsables quant à la collecte et à l’exploitation des données. Cela inclut des méthodes d’entraînement minimales et le choix de méthodes d’apprentissage frugales pour limiter l’empreinte carbone associée.
Défis à surmonter
Malgré ces avancées, les prestataires numériques doivent encore surmonter de nombreux défis. La complexité des réglementations et le manque de données concrètes sur l’impact écologique freinent une évaluation précise. Une généralisation des bonnes pratiques et un effort coordonné entre les différents acteurs du secteur sont nécessaires pour créer un environnement de travail durable. Alors qu’ils constituent aujourd’hui une part significative de l’empreinte environnementale globale, les fournisseurs de services numériques doivent prendre des mesures audacieuses, notamment en s’alignant sur de nouvelles réglementations.
Perspectives d’avenir
Dans un contexte où les préoccupations environnementales deviennent omniprésentes, les fournisseurs de services numériques ne peuvent plus se permettre d’ignorer leur impact écologique. Les réglementations telles que la CSRD poussent lentement les entreprises à s’engager et à repenser leurs stratégies. Le secteur doit se concentrer non seulement sur la réduction de leur empreinte carbone, mais également sur l’intégration des impacts sociaux et sociétaux dans leurs analyses.
Le moment est peut-être venu de développer des alliances plus fortes entre entreprises, gouvernements et organisations non gouvernementales pour mettre en œuvre des initiatives significatives. En adoptant une approche axée sur l’économie circulaire et en investissant dans des technologies renouvelables, les acteurs peuvent non seulement améliorer leur impact écologique, mais également saisir de nouvelles opportunités pour une croissance durable. Des études, telles que celle menée par le cabinet Advaes, révèlent controverses et pistes de réflexion sur ces enjeux. En consultant les travaux d’experts, il est possible d’affiner les méthodes de protection de notre environnement tout en maintenant des standards de performance.
Pour une exploration détaillée des éléments présentés, des informations supplémentaires peuvent être consultées via des liens pertinents, tels que l’Observatoire des impacts environnementaux numériques ou d’autres réflexions sur le sujet disponibles sur la plateforme Brinkman Climate Change.

Dans une enquête récente menée auprès de 100 prestataires numériques, il apparaît une prise de conscience croissante de l’impact environnemental. Cependant, il est évident que cette prise de conscience reste encore modeste, principalement centrée sur des mesures d’empreinte énergétique et d’émissions de GES. Malheureusement, cela s’accompagne d’un faible investissement dans des actions concrètes pour traiter ces enjeux.
Les organisations prennent des mesures pour se conformer aux réglementations RSE actuelles et aux engagements qu’elles ont prises. La plupart souhaitent réduire leur empreinte environnementale, mais elles commencent également à s’intéresser à l’impact de leur chaîne de valeur. Certaines des plus grandes entreprises imposent désormais des critères RSE lors de la sélection de leurs fournisseurs, soulignant ainsi que l’informatique n’échappe pas à ces exigences.
Le dernier baromètre d’Advaes révèle que le niveau de maturité des prestataires dans ce domaine est encore très faible. L’analyse des données est entravée par un manque d’informations objectives et la sensibilité des enjeux abordés. Étonnamment, près de la moitié des répondants affirment avoir déjà défini des objectifs de réduction de leur impact d’ici 2030. Pourtant, la planification et la mise en œuvre concrètes de ces projets sont inégales.
De plus, le rapport met en lumière les difficultés rencontrées concernant la conformité à la CSRD, qui impose un reporting extra-financier. Seulement la moitié des entreprises interrogées se sentent concernées, tandis que 15% n’ont même aucune idée de ce dont il s’agit. Rien que 34% des répondants ont mené une analyse de double matérialité, une nécessité pour une gestion proactive des impacts environnementaux et sociaux.
En ce qui concerne le bilan carbone, la majorité des prestataires ont déjà réalisé ce calcul, bien qu’un quart d’entre eux ne soient pas encore dans cette démarche. L’intérêt pour le scope 3 augmente également, car c’est là que se situent de nombreuses émissions indirectes. En revanche, la réduction des GES a varié inconsciemment avec des résultats mitigés.
Sur le plan énergétique, seul 61% des répondants connaissent leur consommation d’énergie. Une proportion alarmante de 46% ne se préoccupe même pas des énergies renouvelables ou bas carbone. Les mesures d’efficacité énergétique comme le PUE sont suivies par près de 60% des entreprises, mais moins d’un quart d’entre elles analysent l’efficacité de leur utilisation en matière d’eau via le WUE.
Un autre domaine où des efforts sont réalisés est celui des DEEE. Bien que 39% des entreprises connaissent leur masse de déchets électriques et électroniques, cela révèle un manque de suivi systématique. Comparativement, les chiffres de l’empreinte carbone sont mieux suivis, bien qu’il soit encore tardif d’atteindre une vision complète de l’impact global.
Heureusement, un intérêt naissant pour l’économie circulaire commence à se faire sentir, et 80% des répondants adoptent des pratiques de prolongement de durabilité de leurs matériels. Cependant, la plupart d’entre eux ne réalisent pas d’analyses complètes du cycle de vie de leurs produits.
L’intelligence artificielle, souvent considérée comme une technologie à double tranchant, est également au centre des préoccupations. Une part des entreprises se penche sur ses effets environnementaux en cherchant à réduire la quantité de données utilisées et en adoptant des méthodes frugales d’entraînement des modèles.